Récolte petits fruits 2024, une saison difficile

Cette année au Tessin le temps est resté trés pluvieux tout le printemps.
Celà ne s’est pas amélioré avec l’arrivée de l’été, marqué par plusieurs évènements extrèmes: fin Juin inondations et éboulements en Val Mesolcina (autoroute dévastée, col de San Bernardino inaccessible), début Juillet pareil en Val Maggia (ponts abattus, moitié haute de la vallée inaccessible), mi-Juillet orages et grèle intense sur la plaine de Magadino (destruction des cultures maraichères). Cette plaine qui va de Bellinzona au lac Majeur est le potager du Tessin, la plus grande zone agricole du Canton.
Ce temps trés humide a été dommageable pour nous aussi et a fortement compromis la récolte des petits fruits.


Pour les groseilles, les mûres d’arbre (morus nigra) et les amélanches, la perte a été quasiment totale, les orages on tout fait pourrir, sauf les cassis qui sont plus résistants.
Pour les framboises beaucoup de fruits ont eu de la bothrytis (pourriture grise), puis la drosophile suzukii est arrivée dés fin Juin. Ce moucheron pond dans les fruits mûrs encore sur la plante, la larve rend ensuite les fruits totalement inconsommables.
Début Juillet la drosophile est passée sur les myrtilles, heureusement avec moins de virulence.
Vers le 10 Juillet elle a commencé à attaquer les framboises japonaises, mais sans trop de dégats, le gros de la récolte était déjà fait.
Par contre nos cerises, qui sont assez tardives (début à mi-Juin, variété Burlat) étaient excellentes, sans un seul ver. Peut-etre un effet collatéral positif de cette météo trés étrange.

L’un des groseilliers les moins dévastés par la pluie (variété Versaillaise) le 8 Juin. Les autres, groseilliers rouges et Josta sont bien pires
Les amélanchiers ont beaucoup moins produit que d’habitude.
Les arbres les plus jeunes et plus petits ont résisté le mieux (Amelanchier alnifolia, variété Northline).
Les framboises classiques ont souffert cette année. Heureusement il y a les framboises japonaises (Rubus phaenicolasius).
Elles sont beaucoup moins attaquées par la drosophile. Jusqu’à leur maturité elles sont protégées par une gousse fermée. Içi, le 4 Juillet, les fruits sont mûrs et les gousses sont ouvertes.
Içi le 10 Juin on voit les gousses encore fermées, toutes les grappes sont protégées de la pluie et des parasites.
Les plantes produisent beaucoup. On peut les cueillir sans aucun problème de drosophiles jusqu’à la première semaine de Juillet. Ensuite elle finit par arriver aussi sur ces fruits là.
Voilà la drosophile suzukii: un tout petit moucheron aux yeux oranges. Elle se reproduit à vitesse accélérée, souvent plus de 10 oeufs par jour et 10 générations par an. Introduite en Europe depuis 2008, probablement dans des fruits importés, elle continue à gacher de nombreuses récoltes chaque été.
Donc de Juin à début Juillet nous nous sommes concentrés sur les framboises japonaises et les myrtilles, qui résistent le mieux à ce fléau.
En Juin on cueille les variétés de myrtilles les plus petites. En Juillet c’est le tour des variétés aux fruits plus gros (Vaccinium corymbosum).
Elles sont aussi vulnérables à la drosophile, mais un peu moins que les framboises. On repère les myrtilles attaquées au toucher, si le fruit est mou c’est que la larve est dedans.
Les mûres (Rubus fructicosa) sont en général les fruits qui souffrent le plus de la drosophile. Elles murissent assez tard, lorsque les populations se sont multipliées, le plus souvent 100% des fruits sont touchés.
Mais, trés bizarrement, pas cette année. Environ la moitié des fruits sont intacts.
On va pouvoir enfin refaire de la confiture de mûres.
Une saison difficile pour l’instant. Mais avec assez de variétés différentes, il reste toujours quelque chose malgré tout.
Et on compte sur le futur. Les prunes mûrissent tranquillement. A cueillir bien violettes.
Les kiwis aussi se portent bien, meme si la récolte est encore loin (Novembre-Décembre).
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