Arrosage

L'eau du robinet convient généralement même si elle contient des additifs comme le chlore. Par contre si l'eau est trés calcaire dans votre région, elle n'est pas trés indiquée pour les agrumes. Dans ce cas il est plus salutaire d'utiliser de l'eau de pluie. Recueillez la par exemple en plaçant un bidon sous une gouttiére.

Les arbres d’agrumes adultes, plantés en pleine terre, n’ont besoin d’être arrosés que si la pluie vient à manquer

Certes les déficits hydriques deviennent plus fréquents et intenses en Europe, même dans des régions où cela n’arrivait pas dans le passé, y compris en Suisse. Cependant, si les précipitations sont assez régulières, un apport supplémentaire n’est pas requis et peut même s’avérer nocif en cas d’excès.

En cas de manque de pluie, voire de sécheresse, tous les types d’agrumes supportent très mal le dessèchement des racines et ce en toutes saisons, pas seulement en été. Les agrumes sont des arbres à feuille persistante et ne sont jamais en dormance complète.

Surveiller le niveau d’humidité du terrain est donc nécessaire toute l’année, pas seulement au printemps et en été.

La sensibilité des agrumes au dessèchement est due à leur structure racinaire.

Ils développent une grosse racine qui plonge directement vers le bas. Mais la grande majorité des racines se développe à l’horizontale, dans toutes les directions autour du tronc, à une profondeur qui ne dépasse pas 40cm.
Cette zone superficielle est celle à tenir sous observation pour éviter tout risque.

Pour la surveillance régulière nous disposons tous d’un instrument infaillible: le doigt.

Plongez votre index de quelques centimètres dans le sol, à l’aplomb des branches, pas près du tronc. Grattez un peu si nécessaire pour bien entrer en profondeur.

Vous sentez un peu d’humidité : pas besoin d’arroser.
C’est tout sec : il faut donner à boire.
Si vous avez un doute, penchez plutôt pour l’arrosage.

Si votre doigt ne rentre pas dans la terre même en grattant, elle est trop compactée. Voyez les paragraphes suivants sur le paillage.

L’arbre absorbe les nutriments et l’eau principalement par ses racines les plus fines. Elles sont surtout concentrées vers l’extérieur de la zone de croissance. Pour un arbre adulte il faut donc arroser en cercle tout autour de l’arbre, à l’aplomb des branches. Pour un arbre jeune ou qui vient d’être planté, vous pouvez juste remplir d’eau la coupelle au pied de l’arbre.

La quantité d’eau à apporter pour chaque arrosage sera d’environ 10L. Pour un arbre adulte déjà grand ou bien en cas de canicule ou sécheresse, n’hésitez pas à doubler la dose.

Il n’y a pas, d’échéance régulière pour l’arrosage, mais bien plutôt pour la surveillance : tous les deux à trois jours pendant les saisons où les pluies sont déficitaires ou carrément absentes.

Indication : En cas d’été caniculaire et sec, vous pourriez trouver le terrain asséché à chaque contrôle. Il faudra donc arroser jusqu’à deux fois par semaine.

Eviter le dessèchement rapide du sol vous permettra d’espacer les arrosages et de garantir à l’arbre un environnement plus stable. Il faut pour cela protéger le sol du soleil direct.

La méthode reconnue comme la plus efficace est le paillage végétal. Il s’agit de disposer en rond autour de l’arbre une couche épaisse de 10 cm à 20cm de végétaux coupés, mulch (gazon haché), foin, feuilles sèches, fougères, restes de potager, paille de céréales, racines taillées, copeaux de branches. Pas de sciures industrielles et surtout pas d’écorces de pin qui peuvent changer brutalement le Ph (niveau d’acidité) au pied de l’arbre. Le cercle de paillage autour de l’arbre sera d’environ 50cm de rayon, il doit remplir la coupelle (voir Plantation) et la dépasser largement. Au centre du cercle laissez un peu d’espace libre autour du tronc, pour laisser exposée à l’air la suture de greffe. N’entassez pas le paillage contre le bois.

Il faudra maintenir cette couche, car elle va se tasser et s’assimiler au sol très lentement.

Le paillage n’est jamais définitif. Il disparaît, s’estompe et nourrit discrètement votre arbre. Il faut le renouveler, rajouter des couches, pour que son effet de protection du sol contre le soleil soit continu.

Paillage végétal
Paillage insuffisant, à renforcer.

Outre à assurer un niveau d’humidité plus stable pour l’arbre, un paillage bien épais est aussi une protection pour la faune du sol. Dans la terre, sous cet abri, vont se réfugier et se reproduire de nombreux animaux et organismes, du minuscule à l’invisible : lombrics, insectes, acariens et bactéries. Ils vont creuser, aérer, décompacter et enrichir la terre en transformant les végétaux et l’engrais en nutriments assimilables par l’arbre. Son réseau racinaire sera plus sain, plus fort, plus dynamique. En cas de terre compacte, le paillage est donc essentiel.

Le paillage a aussi des avantages en hiver. En jouant le rôle d’amortisseur thermique, il va établir un nano-climat au pied de l’arbre, ajouter de l’inertie et ralentir la pénétration du froid comme de la chaleur excessive.

Lorsque l’arbre a bien grandi, il peut devenir éprouvant de maintenir un paillage permanent. La canopée, plus large, va alors ombrager autour du tronc. C’est une première protection.

N’hésitez pas à semer un engrais vert court pour mieux abriter le sol au plus près. Recherchez les plantes annuelles locales qui pousseront le mieux selon votre zone, le trèfle étant parmi les plus communes et adaptables. Après trois ans, l’agrume est jeune mais déjà consolidé. Ses racines vont profond et loin, elles sont entrées en symbiose avec le mycélium. Le paillage reste recommandé car il est toujours bénéfique. Mais il est moins critique et peut être allégé, voire abandonné progressivement. L’arbre adulte va aussi commencer à fabriquer son propre humus en renouvelant son feuillage tout au long des saisons.

Pendant les trois premières années suivant sa plantation, l’arbre n’a pas encore colonisé avec ses racines tout l’espace qu’il occupera adulte, ni en profondeur, ni en largeur. Il est bien plus vulnérable qu’un adulte au dessèchement des racines.

Surveillez donc avec une attention particulière les arbres immatures, pour leur premier été en terre bien sûr, mais aussi en cas de sécheresse hivernale, sans pluie ni neige.

Un paillage épais est encore plus important pour une croissance initiale vigoureuse, à maintenir assidument au moins jusqu’à la troisième année.  Enlevez les herbes sauvages et hautes qui peuvent pousser même à travers le paillage. Elles concurrencent l’arbre très jeune pour les nutriments du sol. 

N’utilisez jamais des voiles en plastique, ou pire des bâches en PVC, pour remplacer le paillage végétal. Cela aurait l’effet inverse en provoquant des sauts thermiques, nocifs à l’arbre et à la microfaune indigène.

Si vous ne pouvez pas garantir un paillage végétal à vos jeunes arbres, récupérez de la toile ou des sacs de jute et disposez les tout autour, sans les appuyer sur le tronc, éventuellement en double couche. Ils peuvent garantir une bonne protection du soleil et ralentir en partie la pousse des herbes sauvages concurrentielles. Bloquez-les avec des pierres sinon le vent les déplacera.

Il existe aussi aujourd’hui des produits étudiés pour un paillage facile et naturel des arbres fruitiers, en morceaux prédécoupés biodégradables.

Ces produits sont malheureusement difficiles à trouver dans les commerces de détail.

Paillage avec sac de jute
Il durera plus longtemps que le paillage végétal. Mais il ne nourrira pas votre arbre.

 

Les principes généraux décrits plus haut s'appliquent aussi pour les plantes en pot. Il faut maintenir la terre humide mais pas détrempée. Le paillage est remplacé par des disques de coco faciles à se procurer dans le commerce en différents diamètres. Enlevez le disque avant d'arroser pour une répartition homogène sur toute la surface.
Le seul point spécifique est d’éviter absolument les sous-vases. L’eau stagnante permanente n’est pas salutaire aux racines, qui peuvent devenir sensibles au phytophthora et s’abimer.

Nous déconseillons de laisser grandir les arbres disponibles sur ce site en pots, car ils n'atteindront jamais leur taille et productivité naturelle. A moins d’utiliser des Air-Pots de plus en plus grands, jusqu'à une dimension de 100 à 400 litres selon les variétés, qui permettent de garantir une croissance saine et soutenue.